De retour de Doha et avant de s'envoler pour Los Angeles pour les derniers réglages de la scénographie des Noces de Figaro avec des costumes d'Azzedine Alaïa au Walt Disney Concert Hall, Jean Nouvel répond aux rumeurs sur la santé de son entreprise, les Ateliers Jean Nouvel, qui emploie 120 à 150 personnes, selon les projets.
LE FIGARO. - Le départ de Michel Pélissié, votre ex-associé en charge de la gestion, est-il lié à la situation financière de votre agence ?
Jean NOUVEL. - Michel Pélissié a souhaité quitter son poste de PDG de l'agence en 2012 après presque vingt ans d'une collaboration fructueuse. Dans l'intérêt de mes 110 salariés, j'ai décidé de reprendre moi-même la société plutôt que de m'associer avec un fonds d'investissement. Je dispose désormais de 100 % des actions des Ateliers Jean Nouvel (AJN).
Votre agence a la réputation d'être très hiérarchisée. Quels changements ce départ implique-t-il dans son mode de fonctionnement et de réorganisation?
AJN est le contraire d'une entreprise hiérarchisée. Une petite équipe administrative la structure dans un seul but: servir ses projets architecturaux et ceux qui en ont la charge à mes côtés. Après le départ de Michel Pélissié, j'ai demandé à Pascal de Thomasson de me rejoindre au titre de directeur général délégué en charge de la gestion des Ateliers. Pour l'essentiel, l'équipe de direction, qui compte six personnes aujourd'hui, est restée la même.
Après des années florissantes, entre 1995 et 2008, la situation financière se serait dégradée. Qu'en est-il aujourd'hui?
Personne n'ignore qu'en 2008, la crise des subprimes a durablement déréglé l'économie occidentale et ses financements. Moins nombreux sont ceux qui savent que cette année-là, AJN réalisait 40 % de son chiffre d'affaires en Espagne et avait signé d'importants contrats aux États-Unis. Ces derniers ont été tout simplement annulés à la suite de la faillite de Lehman Brothers. Nous sommes en train de boucler les comptes de l'année 2012. Ils seront en perte très légère, ce qui n'a rien d'alarmant. Nous attendons avec sérénité dans les prochaines semaines les résultats de concours importants dans lesquels nous sommes engagés sur tous les continents.
Êtes-vous confiant pour l'avenir?
Au moment où les nouvelles autorités chinoises arrivent et où les conditions sont réunies pour enfin développer le projet du National Art Museum of China (Namoc) à Pékin, nous venons de signer le contrat de réalisation des grandes tours DUO à Paris dans le XIIIe arrondissement. Nous étudions aussi un projet auquel je suis très attaché: la réalisation de 30.000 mètres carrés de logements sociaux à Marseille ainsi qu'une tour de bureaux sur les quais d'Arenc dans la même ville. Nous sommes encore au travail sur plusieurs projets urbains, à Thonon-les-Bains en France, ou encore Lima au Pérou (300.000 m2), sans oublier celui de l'île Seguin où nous allons construire le pôle des arts plastiques R4 et où nous étudions un projet hôtelier. Bientôt sera lancé le chantier de la tour de Verre à New York dans laquelle le MoMA déploiera ses nouvelles galeries. Pourquoi voudriez-vous que je ne sois pas confiant en l'avenir?
Jean NOUVEL. - Michel Pélissié a souhaité quitter son poste de PDG de l'agence en 2012 après presque vingt ans d'une collaboration fructueuse. Dans l'intérêt de mes 110 salariés, j'ai décidé de reprendre moi-même la société plutôt que de m'associer avec un fonds d'investissement. Je dispose désormais de 100 % des actions des Ateliers Jean Nouvel (AJN).
Votre agence a la réputation d'être très hiérarchisée. Quels changements ce départ implique-t-il dans son mode de fonctionnement et de réorganisation?
AJN est le contraire d'une entreprise hiérarchisée. Une petite équipe administrative la structure dans un seul but: servir ses projets architecturaux et ceux qui en ont la charge à mes côtés. Après le départ de Michel Pélissié, j'ai demandé à Pascal de Thomasson de me rejoindre au titre de directeur général délégué en charge de la gestion des Ateliers. Pour l'essentiel, l'équipe de direction, qui compte six personnes aujourd'hui, est restée la même.
Après des années florissantes, entre 1995 et 2008, la situation financière se serait dégradée. Qu'en est-il aujourd'hui?
Personne n'ignore qu'en 2008, la crise des subprimes a durablement déréglé l'économie occidentale et ses financements. Moins nombreux sont ceux qui savent que cette année-là, AJN réalisait 40 % de son chiffre d'affaires en Espagne et avait signé d'importants contrats aux États-Unis. Ces derniers ont été tout simplement annulés à la suite de la faillite de Lehman Brothers. Nous sommes en train de boucler les comptes de l'année 2012. Ils seront en perte très légère, ce qui n'a rien d'alarmant. Nous attendons avec sérénité dans les prochaines semaines les résultats de concours importants dans lesquels nous sommes engagés sur tous les continents.
Êtes-vous confiant pour l'avenir?
Au moment où les nouvelles autorités chinoises arrivent et où les conditions sont réunies pour enfin développer le projet du National Art Museum of China (Namoc) à Pékin, nous venons de signer le contrat de réalisation des grandes tours DUO à Paris dans le XIIIe arrondissement. Nous étudions aussi un projet auquel je suis très attaché: la réalisation de 30.000 mètres carrés de logements sociaux à Marseille ainsi qu'une tour de bureaux sur les quais d'Arenc dans la même ville. Nous sommes encore au travail sur plusieurs projets urbains, à Thonon-les-Bains en France, ou encore Lima au Pérou (300.000 m2), sans oublier celui de l'île Seguin où nous allons construire le pôle des arts plastiques R4 et où nous étudions un projet hôtelier. Bientôt sera lancé le chantier de la tour de Verre à New York dans laquelle le MoMA déploiera ses nouvelles galeries. Pourquoi voudriez-vous que je ne sois pas confiant en l'avenir?
Interview réalisée par Béatrice De Rochebouet, Le Figaro (14/05/2013)
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