Document publié par le ministère français de l’Écologie, de l’Energie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire. Il concerne une réflexion produite suite à l'étude de plusieurs sites de montagne (Vallée des Gaves - Vallée d’Aspe - Communauté de Communes des Rousses - Communauté de Commu nes du Haut- Allier). Il énumère 9 recommandations à prendre en charge dans toute intervention dans ce contexte.
1) Revaloriser le bâti ancien
Le bâti ancien constitue aujourd’hui un enjeu énergétique
essentiel. Il est en effet généralement très énergivore et ses performances
peuvent aisément être améliorées de façon considérable lors de réhabilitation.
Sur les différents sites de montagne étudiés, une proportion
non négligeable du bâti est appelé à être, soit démoli, soit réhabilité dans un
futur proche. Dans le cas de réhabilitation, il est possible de revaloriser
très fortement l’image architecturale des bâtiments tout en les rendant sobres
en consommation d’énergie. Il peut en effet y avoir une convergence très forte entre les deux objectifs.
Les moyens architecturaux visibles de ce type de démarches
concernent notamment l’isolation des façades et le remplacement des
menuiseries. C’est pourquoi, ce travail ne doit pas être considéré sous un
aspect uniquement technique mais doit être considéré comme un véritable travail de création
architecturale.
2) Construire dans les dents creuses
Les villes et villages étudiés présentent souvent des dents creuses importantes. Ce sont souvent des espaces peu valorisés qui sont sources de discontinuités dans le tissu urbain et dont l’usage se résume parfois au stationnement de véhicules.
Pourtant, ces espaces possèdent souvent un potentiel
important qui ne demande qu’à être revalorisé. Il serait judicieux d’étudier la
faisabilité de telle revalorisation avant
d’envisager de construire de nouveaux lotissements en dehors des centres
urbains.
La construction de bâtiments très contemporains inscrits
dans la continuité volumétrique des
tissus existants peut présenter un challenge architectural intéressant
susceptible de contribuer au
renouvellement et à la revalorisation des tissus existants.
3) urbaniser dans le prolongement des tissus existants
Lorsque la construction de nouveaux quartiers est
nécessaire, il est souvent souhaitable d’envisager avant tout l’implantation de
ceux-ci dans le prolongement des tissus existants. Il est alors important de
rechercher également des formes d’urbanisation capable de limiter l’étalement
urbain, source de consommations de territoire et d’énergie de transports.
Cela conduit à envisager la forme urbaine de ces nouveaux
quartiers en tenant compte d'impératifs qui sont parfois considérés comme
contradictoires : la recherche de la densité
d’une part, la volonté d’offrir aux futurs habitants des conditions
d’habitat compatible avec leur aspiration à l’habitat individuel. Cette problématique
conduit à travailler sur des types de
constructions intermédiaires entre l’habitat collectif et la maison
individuelle.
4) Développer de nouveaux types de programmes
En plus des programmes de logements et de bureaux
traditionnels, il est souhaitable de développer des programmes mixtes
permettant notamment de combiner logements et bureaux. De tels programmes ont
avantage à être conçu de façon souple de manière à pouvoir évoluer avec le
temps. Ils peuvent contribuer, pour certaines professions (et notamment les
professions indépendantes), à limiter les déplacements automobiles entre
habitat et travail. Ils peuvent également tirer bénéfice de la complémentarité
énergétique entre les programmes de logements et les programmes tertiaires.
5) donner une dimension architecturale au moindre programme
Il existe une grande variété de programmes qui ne font
généralement pas aujourd’hui l’objet
d’un travail architectural spécifique. Dans le cas des sites de montagnes
étudiés, cette carence architecturale produit parfois des effets dévastateurs,
notamment au niveau des entrées des agglomérations et le long des axes de
circulations importants.
Ainsi les usines, les grandes surfaces commerciales, les
bâtiments agricoles sont des programmes qui présentent un fort potentiel
architectural. Il semble tout d’abord nécessaire d’entreprendre un travail de
sensibilisation auprès du public concerné. Un travail sur les plus peut
également contribuer à la résolution de cette question.
6) Se doter des moyens d’une politique architecturale ambitieuse
Il ressort, sur l’ensemble des sites de montagne étudiés, un
manque d’ambition manifeste au niveau de l’architecture contemporaine. il
semble qu’il y ait plusieurs raisons à cela. La peur de l’architecture contemporaine
de la part d’un certain nombre d’acteurs, semble être l’une des ces raisons.
Cette peur est la source d’un conservatisme architectural préjudiciable à une
expression contemporaine de l’identité des sites concernés. La protection du
patrimoine existant se fait souvent au détriment de la construction du patrimoine
de demain.
De nombreux exemples (par exemple le Vorarlberg et en Styrie,
en Autriche) montrent comment une
architecture contemporaine ambitieuse peut accompagner une dynamique territoriale
et lui donner une forte attractivité, notamment au niveau touristique. Il y a certainement
là une carte insuffisamment jouée sur les sites de montagnes étudiés. Une politique
d’incitation à l’architecture et de concours peut contribuer à la résorption de
ce problème.
7) Développer les ressources et les savoir-faire locaux
L’expression de l’identité d’une région passe par la
valorisation de ses ressources et de ses
savoir-faire locaux. Sur un plan écologique, la valorisation des matériaux
locaux permet de réduire considérablement le poids énergétique lié au transport
des matériaux.
Sur l’ensemble des sites de montagne étudiés, il apparaît
que de nombreuses ressources locales sont sous-exploitées au regard des besoins
potentiels pour la construction. C’est notamment le cas des ressources
sylvicoles.
Il convient de luter contre cette image du bois qui est
souvent attachée à celle d’une architecture de maisons individuelle de type «
chalet ». le bois constitue aujourd’hui un matériau high tech qui ne s’exprime
pas nécessairement en façade et qui peut aisément être combiné avec d’autres
matériaux comme le métal ou le béton.
Le développement d’une filière bois répond à plusieurs
problématiques :
- Une problématique paysagère et de territoire
- Une problématique économique : d’importants gisements
d’activité sont à attendre
De ce développement qui répond à une insuffisance sur le
plan national : chauffage bois, isolants en bois, ossature bois, menuiseries
bois… il faut noter que ces secteurs font souvent appel à une technologie
avancée, contrairement aux idées reçues.
- Une problématique architecturale : la construction bois accompagne
aujourd’hui un renouveau architectural dans de nombreux pays d’Europe :
Autriche, Suisse, pays scandinaves… En France le bois se développe, mais de
façon insuffisante à cause du manque d’entreprises et d’ingénieries adaptés au
nouveau marché. le développement de la filière de construction bois permet une
revalorisation des métiers du bâtiment.
- Une problématique environnementale: le bois est une
ressource renouvelable.
Son utilisation dans le bâtiment permet limiter l’ «énergie
grise » consommée en phase de construction et à stocker du gaz carbonique dans
le bâtiment. Par ailleurs, le bois permet une construction préfabriquée qui
offre de nombreux avantages environnementaux : limitation des nuisances de
chantier, plus grande précision dimensionnelle, facilité à résoudre les
problèmes d’étanchéité… Enfin, dans le cas de construction très isolées, l’utilisation
du bois permet de limiter les pertes de places dues à l’isolation. En effet le bois
est lui-même un matériau isolant qui peut être assemblé en ossature. Il permet
de réduire l’épaisseur des murs de 10 à 15 cm.
La mise en place d’une filière de formation spécialisée dans
la construction bois pourrait contribuer la mise en valeur harmonieuse de ce
matériau.
8) Généraliser le bâtiment de l’après Kyoto
La généralisation de la construction de bâtiments répondant
aux objectifs de l’après Kyoto présente différents avantages : augmentation de
la qualité des constructions, valorisation des savoirs faire locaux, projection
d’une image positive…
Il s’agit d’une part de générer une démarche sur l’ensemble
des constructions et de favoriser l’émergence des projets particulièrement
ambitieux. le premier objectif passe par une généralisation de la démarche HQe
à travers les différents référentiels qui la déclinent. le second objectif pas
des mesures d’incitation fortes en faveur de bâtiments de type « passifs », «
Minergie ECO » , BBC-Effinergie…
L’intégration des problématiques environnementales dans la
conception des bâtiments a un impact sur leur architecture. Cela se traduit par
une évolution possible des formes de bâti qui peut conduire à un autre type
d’urbanisation.
9) Promouvoir les formes émergentes de maîtrise d’ouvrage
Les enjeux du développement durables sont favorables à
l’émergence de nouvelles formes de maîtrise d’ouvrage, capables de proposer des
produits résidentiels différents de ceux que propose la promotion classique.
parmi elles, l’habitat coopératif occupe une place de choix. de multiples
exemples à travers l’europe témoignent en effet de son renouveau et de sa
contribution au renouvellement des approches en matière d’habitat durable.
L’habitat coopératif se développe souvent en réponse à
l’insatisfaction des habitants face à l’offre existante, qu’elle soit publique
(logements sociaux) ou privée (promotion immobilière, maisons de
constructeurs).
Dans le contexte des sites de montagnes, l’habitat coopératif au rôle important à jouer :
Il peut offrir une alternative à l’habitat individuel diffus
et peut ainsi contribuer à endiguer l’étalement urbain. L’habitat coopératif
permet en effet de répondre au désir de posséder un logement personnalisé à « bon prix ». en
effet, en assurant une partie de la maîtrise d’ouvrage le client réduit ses
coûts et peut intervenir dés l’origine sur la définition de son logement.
Source du texte: http://www.territoires.gouv.fr/IMG/pdf/Pistes-refl-archi.pdf
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