Comment introduire la complexité architecturale dans une distribution linéaire patente ?

La rédaction
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Une distribution linéaire est une disposition spatiale claire où les ambiguïtés, à priori, ne devraient pas exister.

Cet exemple, pratique pour héberger deux personnes, présente des espaces simples, purs et sans résidus. Toutes les formes qu’on trouve dans cet espace s’inscrivent dans un rectangle simple qui est la somme de deux carrés. Cependant, une certaine complexité se manifeste, notamment au niveau des formes des cellules.

En fait, c’est l’intérieur qui reflète la complexité de ce que Robert Venturi [1] et Louis I. Kahn appellent la "situation individuelle". Ici, elle se réduit à une légère déformation de l’espace de circulation dans le but de consacrer l’espace principal de cette habitation—à savoir la salle de séjour —et d’affirmer l’identité de chaque fonction hors du cadre rectilinéaire, dominant dans cette composition.


Situation Individuelle -Chaque cellule présente une forme différente
Ainsi, chaque pièce exprime sa fonction par une forme particulière et indépendante du rectangle principal ainsi que par la relation qu’elle a avec les autres espaces. Aucune pièce ne présente une forme similaire avec celle qui s’y juxtapose. La salle de bain présente une forme rectangulaire. La cuisine qui a la forme d’un “ L” est un trapèze auquel on a soustrait un rectangle. La chambre à coucher est un trapèze proprement dit. Alors que l’espace principal sur lequel donne le couloir est un rectangle. On a dans cet exemple ce qu’on pourrait appeler une complexité nuancée voire une variété ordonnée (autour d’un axe).

L’exemple de la maison qu’a conçue Venturi pour sa mère en 1965 à Chestnut Hill, dans l’état de la Pennsylvanie, incarne idéalement son concept de "situation individuelle". Seulement dans ce cas, la complexité est beaucoup plus évidente puisque la distorsion des lignes est invoquée pour rompre avec la norme, à savoir le cadre rectilinéaire qui marque aussi cette résidence : L’espace de circulation est distordu pour le garder à un minimum et l’identité de chaque fonction est affirmée hors du dit cadre.


Notes
[1] Robert VENTURI, Vincent SCULLY, "De l’Ambiguïté en Architecture" ; Edit. Gustavo GILI, Barcelona, 1980.

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